Compte-rendu du match du 03 février 2018 contre le RACH
Contexte :
Ce samedi nous recevions nos amis de Honfleur. Et oui car ce sont nos amis maintenant, à force de se rentrer dans la gueule de façon régulière ça crée des liens.
Pour les recevoir la direction Rubygnoles ne reculant devant aucun sacrifice, comme à son habitude, avait mis les petits plats dans les grands en réservant un terrain dans un lieu hautement prestigieux de la région Parisienne, j’ai nommé …. (roulement de tambour)…SARCELLE. Ah ça fait rêver, c’est sûr, quitter le joli petit port d’Honfleur, se taper quatre heures de bus, pour visiter l’échangeur autoroutier de Sarcelle, sa mairie en béton armée et la statue de Dodo la Saumure, c’était vraiment un beau cadeau qu’on leur faisait. Quand ils allaient raconter ça au bureau le lundi matin, c’était le succès assuré : « Tiens avec le rugby on est allé à Paris ce week-end. –Ah, oui ? Vous avez fait quoi ? Pigalle ? Moulin Rouge ? Le Paradis Latin ? Vous avez dû vous la donner, maudits bougres ! » Finalement le mieux dans ce cas c’est de trop rien dire : « Non finalement j’y suis pas allé, j’avais la grippe. »
Malheureusement, ce plan merveilleux est tombé à l’eau, la faute à la pluie et aux inondations. Nous dûmes nous rabattre sur notre aire de jeu habituelle du Polygone avec son sol gravillonneux, ses vestiaires ascétiques, son club house en plein air et ses fameuses pom-pom girl guinéennes.
Les équipes :
Les Rubygnoles :
- Au poly :
- Le 5 de devant : Sly, Rod, Ménestrel, Fran-fran, Dam, Jean-Marie et Super-Rodolphe (Le pote de montagne)
- Troisième ligne de feu : Yann, Tiennav, Fab et Alex
- Demi : Tom, Montagne et Blondasse
- Trois-quarts : Môme, Gluft, Fred, Raph, Alistair l’English
- A l’arrière : Il parait qu’il y avait Luc&Jérome
- Et à Sarcelle :
- Roland
Le RACH :
- Ils étaient une trentaine à vue de nez, mais pas que des joueurs : il y avait au moins un soigneur et quelques blessés parmi eux (dont le huit qui nous avait fait hyper mal en mai). Du coup je dirais qu’il devait être 25 joueurs et AUCUN GROS CON.
Les supporters :
- Laurent, Grenouille et son adorable fille,
Avant match :
Cette fois-ci on n’a pas eu droit à leur petite chorégraphie (Ils avaient oublié leur maître de bal à Honfleur) mais encore à un petit cadeau : un panier garni, très bien emballé, composé de différentes boissons à base de pommes.
C’est très gentil comme cadeau (même si on sait bien que quand un normand offre du calva c’est surtout pour se débarrasser) mais de l’offrir juste avant le coup d’envoi est-ce vraiment une bonne idée ? Je dis ça parce que jusque-là les joueurs du RACH avaient fait un super échauffement et semblaient remontés comme des avions de chasse et le coup du cadeau ça eu l’air de complétement leur péter l’influx. Surtout qu’en plus on s’est ensuite tous serré la main en se souhaitant bon match. Mais ça il ne faut surtout plus le faire ! Ça donne l’impression que le match est fini et qu’on peut passer direct à l’apéro !! Après t’as soif pendant tout le match !
Le match :
C’est le RACH qui donne le coup d’envoi. On récupère la balle proprement. On protège. On fait peut être un ou deux relais au ras et on ouvre. Et là miracle, nos trois quarts rentrent dans la défense adverse comme papa dans maman. Avec classe et le bon tempo ils envoient la balle à l’aile pour marquer un superbe essai. Premier ballon du match, premier essai. Ça commençait bien, mais bon ça ne veut rien dire, on les a cueilli à froid, peut-être que les défenseurs ne savaient pas qu’ils avaient le droit de plaquer …bref ne nous emballons pas.
Le second ballon du match est en possession du RACH. Ils nous travaillent au ras. On récupère le ballon sur un malentendu (un Turn-over in English) et on l’écarte aussitôt sur nos trois quarts qui vont encore à l’essai (comme papa dans la baby-sitter). Deux ballons, deux essais. On s’est tous regardé et sans se parler on s’est compris : Devant on se contente de défendre sans se consommer et on écarte tous les ballons.
Ajouter à ça qu’on avait une troisième ligne de feu avec Tiennav, Fab et surtout un Yann énoooormissime : ce n’était vraiment pas le bon jour pour nous jouer.
Le RACH réagit et nous pousse à la faute (et en même temps y a pas besoin de beaucoup nous pousser pour qu’on fasse des fautes). Le problème c’est que quand tu prends quatre fois dix mètres sur la même action tu te retrouves assez vite les pieds sur ta ligne d’en-but. Et là les p’tits gars de Honfleur quand ils voient la ligne si proche ils ne lâchent plus rien. Ils pilonnent au ras jusqu’à marquer.
Score 2-1 et on jouait depuis à peine 10 minutes, rythmé le match.
On doit de nouveau marquer trois essais dont un sur un départ de Yann derrière sa mêlé. On était au niveau du rond central, il nous dit : « Bougez pas, je reviens » et hop il part ballon en main viole toute la défense adverse (comme papa avec sa collègue de bureau) pour marquer un essai de 50m, suivi du seul Rantanplan qui n’avait pas bien compris l’annonce. Et du coup nous, comme on ne l’a pas suivi, on était déjà pile-poil bien placé pour recevoir le coup d’envoi à suivre. Top cool.
Mi-temps : Score 5-1 pour les Rubygnoles
Ce qui est incroyable, c’est que même quand il n’y a rien à dire (à part faire des blagues sur le tendon d’Iannis) on a quand même droit à la mi-temps chaque fois à 5 ou 6 discours sur des sujets variés, parfois contradictoires, mais tous parfaitement inintéressant. Mais c’est plus fort que nous, faut que ça parle, que ça s’exprime, que ça raconte ça semaine, c’est la minute « lâché prise », la parole se libère, on oublie son sur-moi. Dingue.
Malheureusement pour nos sympathiques adversaires, mais heureusement pour nous, la seconde mi-temps ressembla beaucoup à la première (sauf qu’on avait changé de camp). L’attaque Rubygnoles continua allégrement à faire l’amour à la défense du RACH (comme papa et tonton René la fois où ils avaient trop bus) et le RACH nous marqua un second essai qui mérite d’être compté :
Hum, hum….
Après une défense quasi-héroïque de notre en-but, les joueurs du RACH héritent d’une pénalité à 10m de notre ligne et indiquent qu’ils ont l’intention de la jouer à la main.
Lourdement les deux blocs d’avant se mettent en place, face à face, dans les starting block, prêt à en découdre. Moi prudemment je me mets un peu de côté, histoire de bien voir sans trop prendre de risque.
La tension est à son maximum. Les yeux se scrutent, se jaugent, se défient. Les muscles bandés, les corps arcboutés dans le vide, les packs tendus comme deux immenses ressorts s’apprêtent à se projeter violemment l’un vers l’autre. La tension est palpable. Le silence lourd. L’ambiance de merde…. Chacun attend le déferlement de bidoche. C’est intenable, c’est du Sergio Léone, tous nos regards sont obnubilés par les mains de leur numéro huit s’apprêtant à saisir la balle gisant au sol ! Depuis la touche montent les notes lourdes et tristes de l’harmonica de Laurent : ouin ouin ouiiin ouiiiiiiiiiinnnnnnn (N.B : Tentative de retranscription de l’air de « Il était une fois dans l’ouest » ©, si si je vous assure)
Et paf, ils nous sortent la combinaison du siècle. Au lieu de faire la passe à ses gros pour aller tout droit, le huit garde la balle, fait mine de partir à droite puis part à gauche et sur les appuis efface tous nos gros un par un. Pour aller où ? Je vous le demande ? Droit sur moi ! Alors que je ne demandais rien à personne.
Je n’aime pas me vanter, mais il m’aurait fait ça il y a dix ans, je lui aurais mis un de ces plaquages, terrible. Bon là je me suis contenté de lui faire une caresse à la taille (c’est une figure de Paso Doble que j’ai appris en regardant Danse avec les stars). Essai et humiliation collective (et un peu personnelle) !!!!
Score final : 10-2, victoire des Rubygnoles !
La réception d’après match
Merci Rod ! Gloire à Rod, la petite fée des Rubygnoles ! Il sait tout faire ce gars. N’écoutant que son courage il nous avait concocté un super buffet avec des terrines, du poulet, des quiches, des tartes, de la mayo maison et… du concombre ( ???!!!), vin et bière à foisons. Plus le support logistique de môme et ses fameuses tables pliantes : on était comme des coq en pâtes devant nos vestiaires du Poly. Il pleuvait un petit peu et ça caillait sec mais on était bien tintin, réchauffé par l’alcool et l’amitié.
Quelques discours des directions respectives, un peu de chanson, et là arriva le moment terrible. Le moment où tes paroles dépassent ta pensé et même carrément outrepassent le raisonnable. Le moment où tu serais presque prêt à payer ta cotise. A ce moment le président du RACH, malgré son nez en choux fleurs et sa moustache en papier toilette, nous lança une vibrante invitation à revenir à Honfleur !!! Et tous de répondre « mais oui !! », « super !! », « Allons-y » !! Et chacun de se précipiter qui vers sa voiture, qui vers son vélo, qui à pied vers ce nouvel Eldorado. Môme échafaudait déjà des plans, Tiennav nous offrait sa cousine (et aussi le logement au château) ! Enthousiasme, brouhaha, émotion, on ne voulait pas se quitter, vite se revoir !!!
Mais je les connais mes petits gars. Déjà qu’on a du mal à organiser un footing à Saint Germain en laye, dès qu’ils auront dessoûler (lundi matin) ça sera plus la même musique : c’est loin, maman veut pas, j’ai mal à mon tendon…
Le froid se faisait de plus en plus vif, le temps passait, il n’y avait plus de bière, c’était l’heure du départ. Après forces embrassades et un vibrant « Ce n’est qu’un aurevoir » nos amis normands nous quittèrent nous laissant seul avec notre peine, beaucoup trop de vin et les concombres de Rod.
Geste technique Of the match : Il y en a eu deux en fait.
Celui de Luc adressant une superbe passe chistera-bras roulé-coup du foulard à Jérôme. Un geste audacieux autant qu’inutile qui se solde 9 fois sur dix par une luxation de l’épaule et dix fois sur dix par un avant.
Et bien sûr le coup de pied de dégagement sur sa ligne de Maya (Je crois que c’est ça son nom, il ressemble un peu à Eric Dimeco, le copain Petrolan de notre Jean-Marie). Un dégagement d’une longueur fantastique de près de ….3,5 cm à faire pâlir d’envie feu-Poitrenaud et qui permis à Tiennav de marquer en suivant l’essai le plus moche de son incommensurable carrière.
Vomito surprise Of the match : Pour notre ami Laurent. Tout se passait bien. Le match était fini, l’apéro terminé, on était tranquille en train de ranger les tables pliantes de Môme. Montagne propose un coup de Calva à Laurent avec cette phrase imparable « Allez, il faut finir, on va pas jeter quand même, c’est un cadeau. ». Et bien on aurait mieux fait. A peine une rasade de la boisson maudite ingurgitée et il a tout renvoyé notre lolo. Tout : quiche, terrine, pâté en croute, poulet (pas de concombre) …. Ah bravo Montagne ! C’est du propre !
La phrase du jour : Prononcée avec un air grave et pénétré par un joueur du RACH en nous désignant la bouteille de Calva qu’ils venaient de nous offrir : « Celui-là…(suspens)…c’est du bon. ».
Et nous comme des abrutis on l’a encore cru.
Bisous les aminches,
Bonicatto
Bravo Dam !
Un grand kiffe, comme d’hab !
Si le corps n’y est plus, le verbe reste.
Bravo, bien entendu, aux Rubygnoles pour cette superbe prestation !