Compte-rendu de la tournée de gros Bourges – Saison 2020-2021

Compte-rendu de la tournée de gros Bourges – Saison 2020-2021

C’est qui les gros Bourges ?

Qui se souvient encore qu’il y a eu une tournée l’année dernière ? Qui ? et où ? Et d’ailleurs c’est où Bourges ?
Ah ça vaut la peine de se décarcasser à organiser des super événements pour que tout ça disparaisse de nos mémoires en moins de 6 mois. Par exemple je suis sûr que personne n’est capable de citer le nom de l’équipe adverse ou le nom de la boite de nuit (Le parking du Formule 1 ?) où on a fini toutes nos soirées. De même je suis persuadé que personne ne sait qui était le véritable organisateur de cette tournée, que Samir ne se souvient même plus d’avoir quitté Paris et qu’il se demande encore pourquoi ses vêtements sentent le vomi.
Bref il est temps d’inscrire dans le marbre ces grands moments si vite passés (sauf peut-être durant les repas où le temps a paru très très long) et de faire la revue de tous les ingrédients caractéristiques d’une tournée en temps de pandémie.

Chapitre 1 : Le trajet

Les mini-bus, Alex l’énervé, le début d’un running gag sur Iannis, Goodies et l’invention du Go-slow

La tournée commence officiellement (dans les faits elle n’a jamais vraiment commencé) par un rendez-vous le vendredi en début d’après-midi à l’agence Avis de la porte d’Italie. Comme on n’est plus assez nombreux pour remplir un vrai bus mais qu’on n’a pas assez de joueur ayant encore tous leurs points sur leur permis, « l’organisation » de la tournée a opté pour la formule dite « de Thonon » c’est-à-dire la location de deux mini-bus : l’un classe et confortable et l’autre tape cul et sans fenêtre.
Alex prend le bus classe, embarque de force 8 joueurs et fonce parce que « y a de la route à faire, des embouteillages, faut y aller, faut y aller ». Pendant ce temps l’autre bus attend Iannis, prend des photos, des cafés … et dès que l’on croise un vieux ou une vieille dans la rue quelqu’un s’écrie « Attendez, v’là Iannis qui arrive !!! », on rigole, après on se reprend en photo, un café …

On n’attend pas Iannis ?

Sur la route alors que le bus Classe fonce, le bus Pas-classe visite les aires de repos (Photos, cafés, blague sur Iannis) et a droit à la distribution des Goodies de la tournée.

Mister Goodies

Pendant ce temps-là, le Bus Classe est arrêté au péage de Bourges (Ah oui la Tournée avait lieu à Bourges, je ne sais pas si je l’ai déjà dit) par des gendarmes à chien à la recherche de drogue (enfin de trafiquant de drogue, c’était pas pour en acheter). Dans le bus Classe, Mister F. (son vrai nom a été habilement modifié) revoit le film Midnight Express défiler au ralenti dans sa tête. Pauv’ Mister F. première fois de sa vie qu’il achetait de l’herbe pour faire cool et sympa en tournée et paf : les flics, les chiens et bientôt le turc …
Las, on ne peut faire confiance à personne dans cette France où tout fout le camp. Au lieu de confondre François (Ah merde j’ai dit son nom, ah zut trop tard) en faisant monter les chiens à bord du bus, puis de le plaquer vigoureusement au sol, de lui faire une fouille au corps tout nu devant la file de voiture qui attendait au péage puis de lui passer une salopette orange avant de l’envoyer au Guantanamo local, ils ont juste dit « Vous allez l’air sympa, vous pouvez y aller ». Quelle déception, ça aurait pu faire de super photos …

Contrôle de gendarmerie (Projet de réforme)

Dans le bus Pas Classe aussi on a vu Midnight Express (mais également le retour de la 5ième Compagnie), donc une fois mis au courant de la présence d’un barrage de police par le Bus Classe, le bus Pas Classe décide de quitter l’autoroute et de passer par Vierzon pour gouter aux joies des chemins de traverse et aux beautés de la campagne berruyère.
Bon ben au final je me demande si voir Vierzon c’est pas pire qu’un séjour dans une prison turc.

Et c’est ainsi que le Bus Pas Classe arriva au Formule 1 de Bourges avec une bonne heure de retard sur le Bus Classe.

Chapitre 2 : Le logement

le Formule 1, son parking, ses douches et la dame de l’accueil

Très bien ce Formule 1 dans la zone industrielle de Bourges (oui il y a une zone industrielle à Bourges, dingue non ?), ça change des sempiternelles châteaux normand et autres palaces Siciliens (de France). La dame de l’accueil était très gentille mais un peu candide tout de même quand elle demande benoitement si on peut faire un peu moins de bruit, ben non on ne peut pas et pourtant on essaye.

Comme on est à la bourre, on se réunit vite tous dans une chambre pour le visionnage du pseudo- Roustonrama de cette année. Cette année Roustonrama a été remplacé par une parodie de jeu télé : le RubygnoleQuizz. Le film est en ligne sur le site. On y voit Fillot et Grenouille s’affronter sur des questions de Rugby (ou presque).
Et c’est terrible de voir Fillot enchainer les bonnes réponses avec l’énergie et la rapidité d’un lapin sous acide face à un Grenouille au ralentit les yeux écarquillés qui a visiblement du mal à comprendre les questions, qui parfois tente une réponse au hasard, systématiquement fausse et rarement en rapport avec ce qui est demandé. Et ce qui est fascinant c’est qu’on a à peu près la même impression quand on voit les deux jouer ensemble sur un terrain de rugby. On retrouve la même différence d’intelligence situationnelle, le même écart de réactivité.

A peine la projection terminée, on décolle pour le golf du coin (très classe le golf, l’endroit est magnifique et pour une fois je suis sérieux). Là, le resto du golf a été entièrement privatisé pour nous (ou c’est qu’il n’y avait pas d’autre client ce soir-là ?) pour un diner avec grand écran devant la finale du Top 14 opposant Toulouse à une quelconque équipe de looser.
Je ne sais pas si je dois parler du problème de la gastronomie à Bourges maintenant ou si j’attends un peu. Disons qu’on a eu une première alerte ce soir-là avec en plat principal des pates tièdes trop cuites accompagné de saumon froid. On s’est dit « tiens c’est marrant, c’est pourtant pas facile à rater ça comme plat ». Mais le drame restait à venir. Après le repas on a voulu sortir sur Bourges … sans nos Tesmeta, Lexomile et autre anxiolitique, sans drogue, avec un taux d’alcool ridiculement bas.
Loin de moi l’idée de faire l’apologie de la drogue. Non, je pense qu’il est nécessaire dans la vie de regarder la vérité en face, courageusement et que l’on ne peut pas vivre constamment dans le mensonge … mais quand même … Bourges.
Encore on a eu du pot, ce même week-end c’était le Printemps de Bourges et la ville était particulièrement en fête. Il y avait une super ambiance qui n’était pas sans rappeler la folie, le lâcher prise, la liesse populaire que l’on peut retrouver par exemple lors des célébrations du 11 novembre à Castres.
A la décharge de notre ville hôte, la pandémie, les masques et la distanciation sociale ne facilitaient pas les choses. On a trouvé un bar avec une grande terrasse (en fait c’était un parking), qui nous a exilé sur une grande table à part en extérieur et à partir de laquelle il était difficile de se mêler aux autres clients. C’est pourquoi il nous faut ici féliciter Mister S. (son véritable nom a été habilement modifié mais il y a un indice plus haut, c’est lui dont les vêtements sentent le vomi) qui malgré ces conditions difficiles a réussi à se ramasser une cuite monumentale. Bravo à lui.

Chapitre 3 : Jeu de piste à Bourges

Triche honteuse, favoritisme inique et tarte à la patate

La journée du lendemain (samedi donc) débuta par un grand jeu de piste dans le vieux Bourges (la fin de cette phrase pourrait également servir de définition au mot côloscopie). Réparti en trois ou quatre équipes, je ne sais plus exactement, il fallait pour l’emporter réaliser une succession de défit, trouver des indices et ramener des trophées.
Moi j’étais dans une super équipe avec quasiment que des flèches (ce qui est plutôt un coup de bol parce que clairement y a pas que du hyper fufute chez les Rubygnoles). On a fait toutes les épreuves hyper bien, hyper vite et malgré tout on a terminé bon dernier ! Le scandale !
Alors que les autres équipes : leurs trophées étaient nuls, leurs réponses pourries.
Et pendant ce temps-là, le jury se prélassait au bar du marché, à picoler du vin blanc, à se goinfrer de tarte à la patate ! Injustice ! Injustice !

Quelle honte ! Le jury partisant avec la future équipe gagnante

C’est à ce moment que je me dois de parler de la grande spécialité culinaire de Bourges : la tarte à la patate. Comme son nom l’indique c’est une tarte dont le principal ingrédient (et même l’unique si on excepte la pâte feuilleté) est la patate. Voilà. Ça n’a pas de gout mais ça cale. Ce n’est pas la seule spécialité culinaire de Bourges mais c’est la principale (la seconde : je crois que c’est de bouffer du gravier). Quand on dit que la France est le pays de la gastronomie, ce n’est pas vrai pour toutes les régions, il y a quand même des sacrés trous dans la raquette.

Chapitre 4 : Le match

Bières, soleil et Pâté de Pâque

Après toutes ces réjouissances (oui car malgré tout ça nous étions toujours en joie) il était l’heure de passer aux choses sérieuses, au point d’orgue de la tournée, au choc : Le match !!
Rendez-vous donc au stade de Je-sais-plus-son-nom où nous attendait une foule bigarrée venue en masse assister à la confrontation.
En fait non, on n’a pas bien compris ce qu’on foutait là mais la foule n’était pas du tout venu pour nous mais pour Dom, l’ancien entraineur de Mowglie et Môme. Dom avait invité tous ses amis rencontrés pendant sa longue carrière rugbystique pour fêter une sorte de jubilé je dirais. On nous a même offert un T-shirt célébrant l’événement.
En ce qui concerne le match les informations arrivaient au compte-gouttes. On apprit ainsi que : le match n’aurait pas lieu là, le terrain étant fermé par la mairie, que dans l’équipe d’en-face ils étaient quatre, que ah ben non finalement les quatre ils étaient pas là non plus….. En attendant que tout ça se précise on s’est employé à boire des bières et à chopper une insolation.

A bloc !!

Vers 16h on passe à table (ça faisait trois bonnes heures que l’on picolait non-stop pour passer le temps) et c’est là ! Là ! A ce moment précis qu’a eu lieu le clou de la tournée ! Le véritable match ! Le point de bascule ! Le moment où sans crier gare tu frôles la mort. Ce qui ne te tue pas te rend plus fort (ou te laisse à jamais traumatisé) : Le pâté de Pâque.
Personnellement je ne connaissais pas ce plat. Issu d’un milieu particulièrement favorisé je dois avouer n’avoir jamais connu, jusqu’à ce jour, ce qui est le lot quotidien, si j’en crois la télévision, de la plupart des gens : la déportation, l’esclavage, le harcèlement sexuel, manger à la cantine scolaire et donc bien sûr le pâté de Pâque.
Je pense que le nom de ce plat est une référence directe à la passion du Christ et aux souffrances que ce dernier a enduré à cette occasion.
Pour vous résumer le pâté de Pâque ça ressemble à une sorte d’assemblage de cartilages gluants roulé dans une pâte feuilletée pas assez cuite. Là comme c’était la version luxe, le cuisinier avait parsemé au hasard le pâté de morceaux d’œufs durs périmés.
Ce qui est primordiale dans cette recette, pour que l’effet de pénitence soit maximum, il ne faut surtout pas que ce soit trop cuit, voir même pas cuit du tout et si possibles servi tiède. Chaque bouché doit faire l’effet d’un clou que l’on vous enfonce dans la main.
Mon conseil : Au moment de manger, surtout ne pas séparer la pâte feuilleté de la farce. Même si la croute a un gout immonde, elle est un cache misère essentielle (sinon votre cerveau se rend compte de ce que vous êtes en train de faire et déclenche des actions réflexes incontrôlables de régurgitation).

Avertissement : Attention l’ingestion de ce plat n’est pas compatible avec le port d’un anneau gastrique

Après trois heures à picoler de la bière non-stop, une insolation et donc l’ingestion du fameux machin, nous étions fin prêt soit pour une sieste, soit pour nous rendre sur un nouveau stade où l’on accepterait enfin (peut-être) de nous laisser jouer.

Chapitre 5 : Le match (bis)

Nouveaux maillots, tournoi et fête foraine

Et là attention !! Bim, bam boum attention les yeux, on a repris nos mini-bus pour aller au CREPS de Bourges ! Et ouais, parce que CREPS ça veut dire Centre de Ressource et d’Expertise de la Performance Sportive, et quand tu penses Performance + Expertise + Sportive, tu penses forcément Rubygnoles ! (par contre Ressource je vois pas trop le rapport avec nous mais bon).
On a eu le centre rien que pour nous. Des kilomètres et des kilomètres de parking, de terrains et de complexes high-tech complétement vides au service exclusif de notre performance. D’autant plus exclusif qu’il n’y avait pas d’équipe en face. Des terrains oui mais pas de douches ni de vestiaires (c’est peut-être ça le côté ressource qui nous manque, ça a un rapport avec l’hygiène).
Faute de vestiaire on s’est changé au bord du terrain pour se faire un petit tournoi entre nous.
Les règles sont simples : on s’est réparti en trois petites équipes pour s’affronter à tour de rôle en plein cagnard sur un demi-terrain en synthétique jusqu’à ce que l’un des joueurs se blesse suffisamment pour aller aux urgences.

Roller-ball

Ce fut aussi l’occasion d’étrenner nos tout nouveaux maillots recto-verso. Sur le recto nous arborons dorénavant un joyeux entrelac de couleurs violettes, roses, fuchsia dont l’association n’est pas sans rappeler le contenu d’un pâté de pâques. Le verso quant à lui plus sobrement rend hommage aux pubs Citroën des années 80.

A gauche le logo Citroën, à droite le pâté de Pâques

Pour le tournoi, une fois de plus j’étais dans une super équipe avec quasiment cette fois que des bourrins (ce qui est plutôt mieux pour ce genre d’exercice contrairement au jeu de piste du matin). Et bien vous le croirez ou pas on a encore terminé bon dernier ! C’est pas possible, c’est une conspiration ! Faut pas venir s’étonner après que je râle tout le temps dans les Compte-rendu.
Bref, après une bonne heure de jeu, c’est finalement Fred et Kali qui mirent fin au tournoi en se percutant bêtement arcade contre front et finirent l’un aux urgences pour une série de points et l’autre à la pharmacie pour des agrafes.
Tout cela ne nous permit malheureusement pas d’arriver suffisamment en retard au resto pour le repas du soir où une fois de plus nous fûmes confronté au terrible constat que manger à Bourges c’est plus une obligation qu’un plaisir. Heureusement maintenant la soirée nous tendait les bras, la nuit était à nous ! Toute une nuit en plein festival de musique !! Nous avions survécu à toutes les épreuves, il ne nous manquait plus qu’à ramasser notre dû de plaisir et de débauche en allant … à la fête foraine !
Oui, je sais la fête foraine ça reste une immense arnaque, à base de petites lumières qui clignotent, qui abuse de l’ennui des ploucs en leur faisant croire qu’ils s’amusent. Oui, peut-être, mais ça c’est la version sans Etienne. Lâcher Etienne dans une fête foraine et tout de suite les attractions prennent une autre dimension.
Il faut s’imaginer en parents accompagnant son enfant hyperactif de 6 ans et de 120 kilo. Tu es au spectacle. Il y a forcément un peu d’appréhension mais surtout beaucoup de fierté à le voir prendre d’assauts en hurlant les attractions les unes après les autres. Que ce soit la maison en folie, les auto-tamponneuses ou même le chamboule-tout, on ne peut être qu’admiratif devant tant d’énergie, d’imagination et d’enthousiasme ! On sait bien que ça va mal se terminer soit par une blessure grave ou soit par une échauffourée avec un forain essayant de protéger son gagne-pain. On sait bien que l’on va avoir toutes les peines du monde à le ramener au mini-bus, que ça va prendre 2 plombes pour parcourir 300 m, qu’il va essayer de parler avec tous les gens qu’il va croiser, boire à tous les râteliers, faire dix fois demi-tour, se perdre 20 fois, on le sait tout ça … mais ça n’empêche pas l’affection.

Chapitre 6 : Le sommet de la tournée

Brunch, golf et retour sur Paname

Dernier temps fort (et peut-être premier aussi) de cette tournée, dimanche matin on s’est de nouveau retrouvé au golf du coin pour la grande activité sportive de la tournée : Un brunch !!
Garantie sans aucun produit locaux, circuit d’approvisionnement le plus long possible, avec que des producteurs de pays étranger : qu’est-ce que c’était bon !!! Après 3 jours d’approximation culinaires, manger juste un café et un croissant qui avaient du goût, c’était le paradis. Je crois que je me suis mis à pleurer.

Regardez comme on est maigre, on a tous perdu au moins 10 kilos durant ce week-end
(Pas cha;cun, sur la masse cumulée du groupe)

Comme on était sur un golf on en a profité pour y jouer, au golf. Coaché par des anciens de l’équipe de rugby du coin, on s’est fait, par petites équipes de 3 ou 4 joueurs, le parcours dit « compact » (9 trous, pas trop long et dont la pelouse ne craint plus rien).
Les mecs étaient super sympa, on s’est bien marré. Après on s’est pris un petit pot avec les gars sur la terrasse du club house, tranquille. Et pour une fois mon équipe n’était pas la dernière … royale.

On était fin prêt pour se taper les bouchons du retour sur Paname.

Conclusion

Un grand merci aux organisateurs (ils se reconnaitront, parce que moi je ne sais pas vraiment qui c’étaient). Un énorme merci à tous les participants car, même si ça ne transparait pas forcément trop dans le présent compte-rendu, cette tournée a été une énorme barre de rire non-stop pendant deux jours et demi.
Et je finirais en disant que Bourges on n’y va pas pour sa gastronomie, on n’y va pas pour l’ambiance … on n’y va juste pour éviter d’aller à Vierzon.