Compte-rendu du match du 23 avril 2022 contre nos amis Malgaches à moins que ça soit contre les Q ? Je ne sais plus….
Intro :
Et voilà, il aura fallu que j’attende près de 50 ans pour que se révèlent mes origines malgaches, que je renoue avec mon histoire, mon véritable peuple.
Pas besoin de test ADN, de recherches généalogiques fastidieuses, non tout s’est révélé simplement un samedi matin à Bagatelle, je vous raconte.
Avant-match :
On avait rendez-vous vers 9h45 (en fait 10h voir 10h15) à Bagatelle pour compléter l’équipe des Q qui devait affronter l’équipe des Malgaches Parisiens.
On s’échauffe, on se prépare et là paf, le signe du destin, à 2 minutes du coup d’envoi (en fait 10 mn voir 15) un gars des Q qui me dit : « Y a notre président qui vient d’arriver, on va pas le faire jouer en face tout de même. Tiens, toi là va jouer avec les Malgaches ».
Donc chez les Q y avait les Rubygnoles suivants :
- Alex,
- Rod,
- François
- Roland
- Gabriel (Nouvelle recru. Welcome Gabi)
- Manu (que Roland persiste à appeler « Seb »)
Et chez les Malgaches :
- Ménestrel,
- Mark,
- Dam l’Africain,
- Et Tom-pouce (dit aussi Tom le Cruel, Tom l’étrangleur, Covid-Tom, Human-Bomb, Emile-Louis, etc. ….)
Match :
Au début je dois avouer que j’étais un peu vexé de me faire virer comme ça de l’équipe au profit d’un joueur qui, certes Président, est à peu près aussi athlétique que ma grand-mère (paix à son âme, pauv’ mamie alors, comment je parle de toi).
Mais bon rapidement j’ai vu l’intérêt qu’il y avait à jouer avec des mecs de 100 kilo qui courent le 100m en moins de … (pas la peine de mettre un chrono, c’est déjà un exploit d’arriver à courir le 100m d’une traite sans faire de pauses,). Ce matin-là il fallait mieux être Malgache.
Ils avaient des pattes, de la puissance et du ballon. Chaque possession se transformait en avancé : d’abord dans l’axe au centre, puis résistant aux plaquages ils jouaient debout, jonglaient avec la balle, multipliaient les off-load et les feintes de corps. En une chorégraphie sauvage et désordonnée pour l’œil non averti, la balle voltigeait de mains en mains remontant le flux irrépressible de joueurs toujours disponibles, toujours en mouvement.
En face les faibles digues défensives des Q sont balayées. Impuissant, les Q (plus Alex, Rod, François, Roland, Gabriel et Manuseb, mes amis, je tiens à le rappeler) sont réduis à contempler l’avancé du long fleuve implacable des joueurs Malgaches, se muant en delta à l’entrée des 22, avant inexorablement de venir inonder l’en-but.
Quelle terrible humiliation pour les Q ! (ainsi que pour ces pauvres Alex, Rod, François, Roland, Gabriel et Sebmanu. Encore une défaite, ça doit être trop dur pour eux.)
Et c’est qui qui est à l’origine de ce Nil rugbystique ? Hein ? Kiki ? C’est qui le lac Victoria de la victoire ? Qui a alimenté en ballon de qualité le flux incessant des artistes Malgaches ?
Et ben c’est la première ligne Malgagnole : Mark, Ménestrel et Dam !!! Et ouais, les parias, les petits vieux en surpoids, les marcheurs, les joueurs qu’on file à l’adversaire pour se débarrasser. Voilà ce qui arrive quand on ne sait pas faire la différence entre un « Joueur d’expérience sachant doser son effort » et une « Grosse feignasse ».
Et pendant ce temps-là les Malgaches continuent à scorer, au rythme des crues, au grés des méandres, accumulant dans l’en-but les essais comme le limon empilent les strates sédimentaires.
Et plus ils marquent des essais et plus se révèlent à moi mes racines africaines.
A chaque essai je sentais la puissance tellurique du souvenir de mes origines faire vibrer le sol sous mes pieds, remonter le long de mon corps pour exploser dans ma tête.
A chaque essai un nouvel ancêtre venait me rappeler à mon moi africain : c’est d’abord Kirikou qui m’est apparu, puis Mobutu heu …. Yannick Noah … et pour finir les Jackson five (qui ne sont pas vraiment africain mais ça met l’ambiance).
J’assimilais à une vitesse surprenante le langage de mes nouveaux Brothers. Quand ils me disaient « Bouge toi le cul vieux con ! » dans leur langue si chantante, si vivace et ben il me semblait les comprendre, dingue non ?
Plus le score s’accentuait, plus je m’intégrais, plus je me sentais appartenir à cette équipe, à cette famille, que dis-je, à ce continent !! et surtout surtout : Putain que c’est bon d’enfin gagner un match !!!
Après match :
Super apéro au soleil sur la pelouse de Bagatelle organisé par les Q et les Malgaches. Merci beaucoup à eux (surtout que nous comme d’hab on s’est incrusté sans rien amener).
Il nous faut ici féliciter l’attitude très digne, lors cet apéro ,des Rubygnoles qui ont joué avec les Q, alors qu’ils auraient légitiment pu fondre en larme après une telle humiliation lors du match.
Je tiens officiellement à apporter mon soutien à Alex, Rod, François, Roland, Gabriel et Sabumen : Ne lâchez pas les gars ! Ça serait trop bête d’arrêter là-dessus. Il y a sûrement une forme de rugby qui vous convient, comme le Touch à 5 par exemple ou le rugby en fauteuil. Inspirez-vous de Guirado qui fait une très belle carrière sans jamais avoir gagné le moindre match ! On compte sur vous.
A noter aussi l’attitude de Tom le Cruel qui regardait avec concupiscence la musculature des Malgaches en imaginant les choses qu’il aurait pu réaliser avec son rugby et un tel physique.
Mais dis-toi bien Tom qu’avec ton sale esprit si tu avais été balaise à l’heure actuelle tu serais certainement en prison (ou en train d’envahir l’Ukraine).
C’est ton physique quelconque qui te sauve d’un destin tragique.
Le Malgache of the match :
Et vous savez qui est aussi Malgache ? Cap’taine Haribo ! Incroyable, mais il était là, en pagne, sous l’arbre à palabre (forcément), au milieu des siens, enfin apaisé, tel un navigateur solitaire atteint d’Alzheimer qui au bout de 18 tours du monde accoste enfin chez lui (enfin il croit qu’il est chez lui). Il y avait aussi son beau-fils qui joue 3ième ligne à Bobigny et c’est plutôt lui que son beau-père qui mérite le titre de Malgache of the match !
Le mystère of the match : le sauteur fantôme
En avant match on a travaillé la touche en faisant sauter l’ailier Malgache qui était grand et tout maigre (donc léger). On le prend, on le porte, on s’organise, on se synchronise dans l’espoir de limiter les dégâts pendant le match. Le mec décolle bien, monte haut et est assez adroit , on se dit que ça va le faire.
Mais pendant le match le gars on l’a plus vu. Il a disparu sur son aile sans jamais se proposer pour sauter. Et personne ne lui disait rien ou ne l’appelait comme si c’était normal.
Avec la barrière de la langue je n’ai pas réussi à comprendre ce qui s’est passé : pourquoi nous faire porter un mec pendant un quart d’heure à l’échauffement pour ne plus faire appel à lui pendant le match ? Mystère …
Les « nouveaux » Rubygnoles of the match :
Bravo à Manu et à Gabriel nos néo-Rubygnoles. Gabriel pour son premier match et Manu qui semble de plus en plus s’éclater au centre avec ses courses puissantes (je l’ai pris 2-3 fois dans le râble pendant le match : ça fait pas que du bien).
En tout cas tous les deux avaient la banane après match, ce qui est le principal (enfin c’est ce qui se dit chez les looser).
Tchao et bisous les aminches (s’il m’en reste après cet article),