Compte-rendu du match contre les Potos du 23 mars 2019
Contexte :
Derby contre les Potos. Les Potos, une équipe qui a une vraie identité et qui a su la conserver au fil des ans. Ils peuvent changer de maillot, de stade, de nom, ça transpire d’eux, on les reconnait tout de même tout de suite. Ah non vraiment c’est une force une telle constance dans le temps. Ça tient beaucoup à la personnalité de leur indéboulonnable président qui a su fédérer autour de lui des joueurs partageant les mêmes valeurs, enfin la même valeur : ils sont cons.
Incroyablement. Il n’y a pas d’autre mot : con.
Derby du Polygone, que dis-je, New Derby du NEW POLYGONE !! Hé oui fini le vieux polygone tout pourri, terminé le polygone suranné et vétuste, adios le polygone à la papa et bonjour le tout nouveau, tout beau NEW POLYGONE ! Transformé par des travaux pharaoniques qui le propulsent avec force dans le 21ième siècle. Jugez plutôt par ces chiffres qui donnent le tournis : 10 mois d’indisponibilité, 5 jours de travaux, 2 couches de peinture : du grand art, on touche au sublime.
Le nom aussi va changer. Une opération de « Naming » est en cours auprès des entreprises locales qui souhaitent s’associer au prestige à ce haut lieu du sport et du design architectural.
Après le troisième tour, ne reste en lice que deux prétendants : l’« Ukrainien Arena Polygone » et le « Polygone Guinea Stadium ». Le choix final se réglera à la pétanque entre les souteneurs.
Les équipes :
Nous :
- Nos gentils avants : Rod, Roland, François, Alex, Jorisse, Micha, Quentin, le grand Tom, Vincent, Tibo, Mimosa, Mark,
- Nos si sympathiques demis : Cap’tain Tom, Mooglie et Blondasse,
- Nos adorables arrières : Fred, Gluft, Dam3, Jeff, Sergio, Môme et Octo.
Les Potos :
- A peu près le même nombre de joueur que nous mais en plus con, beaucoup plus con.
Autres :
- Le trio Arbitral : En fait c’était plutôt un duo, plus une présence très intermittente sur un des bords de touche,
- Le temps : génial,
- Le terrain : excellent,
- Les supporters des Rubygnoles : Guytou, Tiennav, Branchouille, Les Blondass et Mooglie families, la copine et un copain du Grand Tom, et moi-même quand je ne m’occupais pas d’arbitrer la touche. A noter aussi Dédé (dans son habit de lumière) qui est passé en coup de vent et en courant,
- Les supporters des Potos : des cons, des repris de justices, la lie de la société, la cour des miracles,
Le match :
Comme à leur habitude, fidèles à eux-mêmes, les Potos commencent fort, très fort. Puissants et rythmés devant, ils avancent à l’impact, bataillent dans les rucks, et envoient le plus souvent leur 10 ou les centres lancés proche des zones de combat.
Les Rubygnoles s’accrochent en défense mais c’est dur, on n’est pas hyper efficace, on rate des plaquages ou on les subit, pas beaucoup de plaquages offensifs à notre actif. Sur les quelques ballons que l’on arrive à récupérer c’est au tour des Potos de montrer qu’ils sont présent en défense. Ils plaquent, ils sont physiques et nous perturbent trop pour qu’on arrive à faire des trucs propre ou/et à donner de la vitesse à notre jeu. Ajouter à ça un jeu au pied qui nous a souvent renvoyé chez nous. On subit, mais c’est justifié, l’engagement est de leur côté.
Heureusement les dieux du Rugby Folklorique nous aiment nous et pas les Potos. Alors que ça faisait 15 minutes qu’ils nous martyrisaient, les Potos se lancent dans une attaque ambitieuse, trop ambitieuse, et se font proprement intercepter le ballon par Blondasse qui résiste au retour d’un défenseur pour marquer le premier essai Rubygnoles contre le cours du jeu.
1- 0 dans leur mouille
Les Potos remettent les bœufs avant la charrue et repartent à l’assaut. Ça se tend, ça se virilise de plus en plus, on assiste même à un début d’échauffourée dans nos 22 avec envahissement du terrain par l’arbitre de touche, cigarette au bec. Heureusement plus de peur que de mal, pas de blessé sur cette action, si ce n’est l’arbitre de touche qui s’est connement tordu le genou en dérapant avec ses baskets sur l’herbe (et puis j’ai aussi pété ma clope sur l’action, putain la loose).
Sur une attaque Rubygnoles, Vincent et son déambulateur s’extirpent du regroupement pour marquer un essai. Essai heureusement refusé par l’arbitre en application de la règle dite « Anti-Noves » stipulant que déjà que t’as largement passé l’âge de jouer, tu vas pas en plus nous briser les noix en marquant des essais, con de vieux va.
Mais bon les dieux ont beau nous adorer et pas pouvoir piffrer les Potos, y a bien un moment où ça craque. A force d’insister, de pilonner, de multiplier les possessions, les Potos font vaciller notre défense et marquent deux essais.
2-1 pour les Potos
L’arbitre siffle la fin de la première mi-temps puis se ravise : en fait il reste encore 5 minutes à jouer au chrono. 5 minutes entièrement à l’avantage des Rubygnoles. On prend le ballon et on ne le lâche plus. On remonte tout le terrain en multipliant les temps de jeu, en alternant trois-quarts et avants, cellules rentrantes et courses divergentes, vitesses et précipitations, Laurel et Hardi, cadrages et piscines à débordement. Un jeu à vous donner le tournis ma bonne dame. Et c’est au bout de cette piste aux étoiles, de cette farandole de passes approximatives, de ce festival de petits tas boueux, que surgit Roland, ballon sous le bras, pour franchir les derniers mètres et marquer le second essai Rubygnoles juste avant la mi-temps.
2-2 We are back in game !!
Mi-temps :
Mi-temps à huis-clos. Preuve du manque de sérénité de l’équipe Rubygnoles, la presse n’a pas été autorisée à assister au discours de mi-temps, ce qui constitue vraiment un scandale et une entrave intolérable à la liberté de la presse. Mais ça ne se passera pas comme ça, j’ai le bras long, je connais personnellement le PrésiMôme chez qui je vais manger du poulet quasiment un dimanche sur deux. Nous en reparlerons messieurs, l’histoire n’est pas fini !
Du coup j’ai pu profiter de la mi-temps pour soigner mon genou tordu et taxer une nouvelle clope à Tiennav.
Seconde mi-temps :
Même si les débats sont plus équilibrés en seconde mi-temps, ça reste un match d’homme, c’est-à-dire de gens incapables de faire deux trucs en même temps sans se prendre les pieds dans le tapis, comme : prendre un trou en levant la tête, courir en faisant une passe, plaquer en se baissant, se faire défoncer la cage thoracique en souriant, arbitrer la touche en fumant…
Mais au jeu du moins malin c’est toujours le Potos qui gagne (Vieux proverbe VFR ©), ils nous re-marquent ainsi un essai dans leur style caractéristique (ce qui m’évite d’avoir à le décrire).
3-2 pour les affreux
Attention, tournant du match : Etait-ce sur un turn-over ou alors c’est que les Potos avaient bien concentré notre défense sur le petit périmètre ? Je ne saurais le dire exactement, mais quoi qu’il en soit les Potos lancent, depuis un petit tas situé en bord touche, une attaque grand large au niveau de la ligne médiane avec deux ou trois de leurs joueurs complétement démarqués. Dam3 et Grand Tom se lancent alors, depuis le petit tas du début, dans une course effrénée qui balaie le terrain pour reprendre un à un les attaquants adverses. Et c’est au bout de leur effort, en tout bout de ligne, qu’ils cartonnent à deux le dernier Potos pour le propulser en touche au moment même où il plongeait dans l’en-but !
Superbe action, superbe défense mais y a t-il essai ? L’attaquant dit oui, les défenseurs disent non, l’arbitre dit : « Faisons appel à l’arbitre de touche » … Très très mauvaise idée, car l’arbitre de touche (que je connais bien mais dont je tairais le nom pour ne pas l’accabler) il était au fraise : entre son genou tordu, la clope toujours au bec, à tchatcher avec les supporters, il avait complétement oublié de faire son job. Dernier arrivé sur l’action il ne put qu’avouer son ignorance à l’arbitre qui valida l’essai.
4-2 pas pour nous
Oui mais le truc que les Rubygnoles détestent le plus au monde, à part les endives aux jambons et les Potos bien sûr, c’est l’injustice. C’est essai inique eu le don de réveiller les guerriers qui sommeillaient très très profondément en nous. Mooglie d’un maitre coup de pied trouve une touche à moins de 10 m de l’en-but adverse. Notre alignement dominateur conserve le ballon, se mue en maul et défonce la défense adverse pour pénétrer dans l’en-but : essai de Mimosa (qui depuis ne cesse de me harceler pour avoir le compte-rendu).
4-3 toujours pas pour nous
Le reste de la partie est entièrement à notre avantage. Nos attaquants affolent la défense, trouvent des intervalles mais n’arrivent pas à conclure. Môme fini par percer le rideau Potos et file enfin à l’essai. Il est repris affreusement haut à 2 mètres de l’en-but par le dernier défenseur : Faute et essai de pénalité.
4-4 We are re-back de nouveau in game again !!!!
On peut vraiment avoir des regrets sur la fin de match qui est franchement à notre avantage. Les Potos sont physiquement cuits et recuits, après avoir vidé plusieurs fois leur banc, ils en sont à racler les fonds de tiroir pour être 15.
Mais malgré tout on n’a pas réussi à marquer ce dernier essai à notre porté qui nous aurait donné la victoire.
Fin du match : 4-4
Débriefe d’après-match :
Après le match on s’est tous mis en rond, bras dessus, bras dessous, pour faire un petit débrief.
Blondasse était colère, en colère. Il était tout rouge. Il a voulu nous engueuler mais il était tellement énervé que tout est sorti d’un coup. Ça a fait une sorte de « C’est pas possible/non mais merde quoi/ putain les placages/ merde/c’est pas possible/dix fois/ putain merde/c’est pas possible !!! ». On n’a rien compris.
Roland aussi était tendu. Il avait l’air aussi avenant qu’un champion de MMA avant un combat. Du coup même Alex et Fred ont fermés leurs mouilles. Mômes et Cap’tain Tom ont murmurés deux mots rapides en regardant leurs chaussures. Tous on attendait la grêle.
« NULLLLLS, VOUS AVEZ ETE NULLLLLS !!!! J’ai rien vu ce matin : pas de combat, pas de cellule, pas d’envie !!! NULLLLS !!! On doit leur en marquer 6 essais de plus !!!! Alors vous savez ce qu’on va faire ? Je passe rapidement chez moi récupérer des cagoules et des manches de pioche et on se fait la troisième mi-temps à la baston sur le parking du Poly. Vous me devez bien ça, parce que là tendu comme je suis, si je rentre chez moi comme ça je sens que vais passer une sale semaine …. »
Man of the match : Notre pote Slimane. Absent sur le terrain ce jour-là mais très présent dans nos petits cœurs.
Prezimome
Gloire à Boni!
damien mayer
Merci à toi Boni pour ce bel hommage qui me va droit au coeur.
Boni
Compte Rendu de compte Rendu :
LES PRESENTS:
Vous, Eux, enfin nous quoi :
– Dam
Autre, enfin moi quoi :
– Moi
L’entame :
C’est toujours pareil avec Dam ! Il structure. Il a besoin d’un cadre pour guider ses mots. Il doit se rassurer pour mieux se lâcher .
Il est comme çà le Castrais. Comme ses ancêtres le font depuis des générations, il commence par piocher des mots au hasard dans le dico de Pierre Perret et celui des Gros-Robert, il les mets en tas, il les trie par couleurs de sens et puis après, façon puzzle, il les assemble pour faire des phrases avant de se mettre au canevas pour leur donner un sens.
Si bien qu’en finalité, nous, lecteurs assidus de ses chroniques dissolues, on s’y frotte, on s’y retrouve, on s’y voit même … Et qu’en on s’y voit pas, on regrette de ne pas y être allé …
PREMIÈRE PARTIE :
On sent qu’il n’a pas encore enlevé son protège dents…
[Je sais qu’il est sur la touche; mais depuis ses problèmes de genou (je ne parlerai pas de sa phlébite, de sa goutte, ni même de sa prostate), il ne peut plus se plier pour ranger son râtelier dans sa chaussette. Du coup, il le porte en permanence, ce qui explique ses problèmes d’élocution et son approche approximative et baveuse lorsqu’il s’agit d’aborder toute demoiselle, femme, vielle-dame, Lucie dans l’espoir d’un éventuel coït ….]
Bref, je reprends.Le verbe est agressif, l’adversaire en prend pour son grade alors que le Roubignole comme avant le VFR est décrit comme un gentil, un agneau, un innocent, ce qui, dans le contexte d’une partie de rugby n’est pas non plus un compliment… Il est méchant, il faut s’y faire !
Et puis on sent qu’il a atteint le second-souffle, qu’il a fini de s’échauffer, qu’il fait enfin part de lucidité. Le texte se détend, comme nos zygomatiques. Il s’envole, il survole, il plane et nous on plonge !!
Bien-sur, on le connait, il ne relaie pas toujours une vision exacte de ce qui ce passe sur le pré (joie de la presbytie !). Alors, comme le grand Ikéa, il meuble à sa façon. Comme Mobalpa, il fait sa propre cuisine. ET nous, comme Cochonou, on l’aime comme chez nous !
DEUXIÈME PARTIE :
Le lecteur est accro. il lit à perdre sa mauvaise haleine. Il se mord pour ne pas rire trop fort (ce qui pourrait éveiller les soupçons chez ses collègues d’open-space). Il se rapproche de son écran pour être au plus proche de l’action. Il est dedans, au cœur, au centre. Il est tout contre il est avec !
Qu’il soit héroïque ou pathétique, le joueur devient l’idole. On tombe ou on marque avec lui. Bien malgré lui (le joueur), il nous fait rire et grâce à Dam il rentre dans l’histoire à jamais pour le meilleur et, mieux encore, pour le pire !!
Le score final, finalement, on s’en fout… du moment qu’on gagne.
CONCLUSION :
Qu’il m’en a fallu du temps pour rédiger ces quelques lignes !
Quel chance on a, d’avoir un mec désœuvré, chômeur, sans meuf et sans télé pour nous pondre d’aussi beau résumé !!
Pourvu qu’ça dure! ;))
Merci mon Dam et vivement la prochaine rencontre avec des Méchants encore plus méchants, des Roubignoles encore plus mauvais, des arbitres de touche encore plus bléssés, aveugles, fumeurs, mateurs de culs ou de p’tits zoziaux … Mais toujours dans « le bel esprit » !!